ECOLE de Cuisine de Thierry Marx

ECOLE de Cuisine de Thierry Marx

Marseille : cuisine mode d’emploi(s), une formation à la Thierry Marx

Une école de cuisine gratuite, ouverte à tous les âges, sera inaugurée le 9 décembre au musée du Terroir situé à Château-Gombert

Par Nadia Tighidet

“Pas plus d’un quart d’heure, c’est promis”. On ment. On sait d’avance qu’il faudra autrement plus de temps pour sonder les motivations de Serge Martinez et du prestigieux chef Michel Basaldella qui certes, n’ont pas le temps de divaguer. Leurs stagiaires ont besoin d’eux… Ici, les choses vont vite et du monde vient déjeuner ce midi.

Les deux hommes ne se connaissaient pas. Ils n’imaginaient même pas vivre une telle aventure mais pour le chef étoilé et star de la télé Thierry Marx, il n’a pas été difficile de les convaincre d’ouvrir cette école de cuisine sur Marseille. “Cuisine, mode d’emploi(s)”, qu’elle s’appelle. Le concept est né dans le XXe arrondissement de Paris puis a prospéré à Besançon, Villeneuve-Loubet et désormais Château-Gombert, au musée du Terroir. Deux formations y sont dispensées : cuisine avec Michel Basaldella et service-sommellerie avec Serge Martinez. L’inauguration de la cuisine aura lieu le 9 décembre en présence de son instigateur, Thierry Marx mais, déjà, les formations ont commencé. Deux mois pour apprendre le métier, un mois de stage ensuite… On comprend mieux pourquoi les formateurs n’ont pas le temps de divaguer. “Je crois que lorsqu’on est cuisinier, on ne peut pas se contenter de faire sa cuisine dans son coin, il faut aider. Personnellement, j’essaie de le faire dans une démarche écologique, on pollue beaucoup dans la façon dont on se nourrit et on peut agir sur l’environnement en cuisinant autrement.

Michel Basaldella assume son investissement social. Ce n’est pas tellement dans cette démarche que s’inscrit Serge Martinez. Le social, il a donné pendant sept ans avec les apprentis d’Auteuil et il a adoré cette expérience. “Mais désormais j’ai 57 ans, et ma devise, c’est : aide-toi et Cuisine mode d’emploi(s) t’aidera.Je ne suis pas là pour tirer, je n’ai plus de force pour ça. Je suis là pour pousser. Et je peux me lever la nuit s’il le faut pour venir en aide à un stagiaire en difficulté. Mais le moteur, c’est la détermination du candidat, sa motivation et son projet”.

Le premier retard sera accepté. Le deuxième mettra fin à l’aventure. Il n’y a pas le temps pour autre chose.

“Il y a toujours du boulot”

Et puis, Serge Martinez en a assez d’entendre que le chômage est haut lorsque les restaurateurs peinent à trouver du monde. Michel Basaldella l’explique par le fait qu’il est “très difficile pour une personne, quel que soit son âge, de s’engager dans deux ans d’études pour travailler dans la cuisine, lorsqu’il y a des enfants et la nécessité de nourrir sa famille. C’est pourquoi nos formations sont aussi courtes, gratuites et ouvertes à tous les âges.” La seule condition, c’est d’être inscrit à Pôle emploi.

Serge Martinez revient sur cette histoire de chômage… Parce que vraiment, ça l’énerve. Et il ne rougit pas lorsqu’il faut prêcher pour sa paroisse, lui qui a travaillé pendant trente ans dans le service. “C’est un métier qui nourrit son homme, on ne connaît pas le chômage, il y a toujours du boulot.” Le quart d’heure marseillais est passé, voilà bientôt deux heures que les hommes s’emportent dans leur passion. “S’il vous plaît !, nous interpelle Rahima, une stagiaire en service-sommellerie. Il faut dire dans votre journal que Serge est un homme extraordinaire“.

Ça aussi, c’est promis.

La formation est financée à 50 % par l’État, 50 % par le mécénat. Plus de 90 % des stagiaires quittent les écoles de Thierry Marx avec un emploi. Les sessions s’enchaînent tous les deux mois. Pour présenter sa candidature, rendez-vous sur cuisinemodemplois.com Et pour ceux qui souhaitent déjeuner, le restaurant est ouvert le mardi et le jeudi sur réservation. Repas entre 15 et 18 €.